así se disfruta en Los Pedroches
Le voyage à Los Pedroches commence bien avant de fouler les terres rougeâtres et fertiles de la région. Depuis la fenêtre de l’AVE, une heure et demie après avoir quitté Madrid, le paysage ralentit : les villes sont laissées pour compte, les collines se succèdent et, tout à coup, un océan de chênes s’ouvre sous le ciel. La petite gare de Villanueva de Córdoba-Los Pedroches apparaît alors comme une frontière amicale entre les mondes. En descendant sur la plateforme, l’air sent l’herbe, le bois de chauffage et les vieux champs, et on sent immédiatement qu’ici, sur ce plateau où s’étalent 17 communes et quelque 55 000 habitants, dispersés entre forêts de chênes verts et villes de granit, ils règnent. le silence, le pâturage et les étoiles.
UNE JOURNÉE DANS LA DEHESA
Les anciens habitants d’al-Andalus l’appelaient Fash al-Ballut, la « vallée des glands », et le toponyme est on ne peut plus précis. Depuis des siècles, les pâturages sont l’âme de Los Pedroches : une tapisserie de chênes verts, de fermes en pierre et d’enclos en granit où des troupeaux de porcs ibériques qui ont fait la renommée mondiale de la région. Cette mosaïque de douces collines forme l’un des plus grands pâturages continus d’Europe, un exemple rare d’un paysage façonné par la main de l’homme qui a réussi à rester en équilibre avec la nature.
Donc, pour comprendre Los Pedroches, il faut commencer par là. Un bon moyen est visiter une ferme familiale, comme Finca Las Lagartosas, à la périphérie de Villanueva de Córdoba. Là, pendant la montanera –la saison d’engraissement qui va de l’automne à la fin de l’hiver–chaque animal dispose d’un espace pour marcher sous les chênes et se nourrir de glands, d’herbes et de racines. Le résultat se perçoit plus tard dans l’assiette, mais il se ressent aussi pendant la promenade : le tintement des cloches, l’odeur de la terre mouillée, le craquement des feuilles sèches sous les bottes.
De nombreuses fermes ont ouvert leurs portes aux visiteurs présentez-vous de près tout le processus : du soin de l’animal au séchage des morceaux. Les itinéraires se terminent généralement devant une planche de saucisses et de jambon ibérique de bellota avec l’AO Los Pedroches, accompagnés de vins andalous et d’huiles locales.
VILLAGES DE GRANIT
La ville de Villanueva est une étape incontournable. Le centre-ville, construit dans un granit gris incomparable, préserve l’air majestueux des anciennes Siete Villas de Los Pedroches. Le église paroissiale de Saint-Michelavec son clocher, domine un réseau de rues tranquilles où se trouvent des maisons blanchies à la chaux, des façades blasonnées et des petites places où il y a toujours quelqu’un prêt à parler de jambon, de pèlerinages ou de football.
Ici, vous pouvez visiter le Centre d’interprétation de La Dehesa ou descendez jusqu’à l’abri Givil War caché sous la place de l’église. Tout près, sur la route de Serrezuela, un l’observatoire de la faune permet d’observer et de photographier des rapaces, des cerfs ou des sangliers à l’aube ou au crépuscule, lorsque la lumière devient dorée et que le paysage ressemble à un livre de contes.
A quelques kilomètres de là, Dos Torres offre l’une des plus belles images urbaines du nord de Cordoue. Née au XIXe siècle de l’union des anciennes villes de Torremilano et Torrefranca – d’où son nom – la ville conserve un air incomparable de double lignée noble. Le centre historique est un parfait catalogue de architecture de montagne : manoirs en granit, balcons en fer forgé, portes et ermitages blasonnés dans des coins inattendus. Sa Plaza Mayor, à arcades et lumineuse, résume ce mélange d’âme andalouse, de traces castillanes et d’air d’Estrémadure qui définit toute la région. Elle est présidée par la paroisse de l’Assomption et, tout près, l’église de Santiago. Sur l’un de ses côtés est caché le Hôtel Los Usias (hotelusias.es), un ancien casino du XVIIIème siècle transformé en hôtel de charme, dont le restaurant vous invite à prolonger le repas avec des viandes et des ragoûts ibériques.
Hinojosa del Duque possède également un patrimoine remarquable. Ici, la pierre est à nouveau le protagoniste, notamment dans la paroisse monumentale de San Juan Bautista, connue sous le nom de « Cathédrale de la Sierra ». La façade Renaissance, travaillée avec la patience des anciens tailleurs de pierre, s’ouvre sur une place où les foires aux bestiaux d’antan résonnent encore, du moins dans les mémoires. La ville est parsemée d’ermitages, de couvents et de fontaines historiques, et dans les environs se trouvent des sanctuaires blanchis à la chaux et des sentiers qui mènent à des pèlerinages massifs. Le Chemin mozarabe de Saint-Jacques, ce qui ajoute à la scène quotidienne la silhouette des pèlerins avec sacs à dos et bâton.
PEDROCHE ET POZOBLANCO, MÉMOIRE ET PRÉSENT
S’il est une ville qui symbolise l’histoire de la région, c’est bien Pédrèche. D’origine romaine et de splendeur musulmane, elle fut la capitale des Sept Villes et donna son nom à l’ensemble du territoire. Sa silhouette est reconnaissable de loin grâce au Tour Renaissance de l’église du Sauveurqui s’élève au-dessus d’une mer de chênes comme un phare en pierre. En se promenant dans la vieille ville, ils apparaissent ruelles blanchies à la chaux, coins rappelant l’ancien quartier juif et des ermitages comme celui de Nuestra Señora de Piedrasantas, où pendant des siècles les représentants des municipalités se réunissaient pour gérer les terres communales.
Pozoblancoreprésente cependant le côté le plus contemporain de Los Pedroches. Capitale économique et administrative de la région, elle concentre commerces, bars à tapas et hébergements, et présente une vie quotidienne intense autour du Pozo Viejo, origine légendaire de la ville. Ses arènes, connues sous le nom d’arènes « El de los Llanos », sont tristement célèbres pour la fusillade mortelle de Paquirri en 1984, même si aujourd’hui le regard se tourne beaucoup plus vers les terrasses, les foires et un agenda culturel de plus en plus actif. Tout proche, l’ancien Monastère Pédriqueaujourd’hui transformé en espace culturel lié au sculpteur Aurelio Teno, vous invite à une excursion différente entre art contemporain et paysage de montagne.
LA NATURE À L’ÉTAT PUR
Au-delà des villes, Los Pedroches est avant tout un paysage. Grande plaine élevée, entre 500 et 800 mètres d’altitude, entourée de chaînes de montagnes qui la séparent des bassins du Guadiana et du Guadalquivir. L’alpage de chênes verts est ici le principal protagoniste, accompagné par endroits de chênes à galle, de chênes-lièges et de chênes. Sous ses auvents se cachent des oiseaux et des petits mammifères ; dans les zones les plus ouvertes Il est facile d’apercevoir des cerfs, des sangliers ou des groupes de moutons mérinos.
A l’extrémité orientale de la région s’étend Parc Naturel de Cardeña-Montorol’un des espaces protégés les plus uniques de la Sierra Morena. Entre forêts méditerranéennes, rives de rivières et petites chaînes de montagnes, se déplace une faune aussi discrète que précieuse : aigles impériaux et royaux, lynx ibériques, chats sauvages et loutres. Les sentiers balisés permettent de pénétrer sans difficulté dans cette mosaïque de paysages, avec des points de vue qui surplombent des vallées silencieuses et des zones de loisirs idéales pour un pique-nique à l’ombre.
Un autre cadre naturel formidable est le Réservoir de La Coladaprès du Viso. En hiver, ses berges sont peuplées de grues venues du nord de l’Europe pour se nourrir de glands. Les voir revenir au crépuscule, lorsque le ciel devient orange et mauve et que l’air se remplit de clairons rauques, est une de ces images qui restent à jamais gravées dans les mémoires.
SAVEURS DE FRONTIÈRE
La gastronomie de Los Pedroches condense comme peu d’autres le caractère frontalier de la région, à mi-chemin entre l’Andalousie, l’Estrémadure et La Manche. Le protagoniste principal est bien sûr le porc ibérique nourri aux glands : DO jambons et épaules, longes persillées, chorizos et boudins qui sentent les épices et la fumée douce. Dans de nombreux restaurants, l’expérience commence par une assiette de jambon coupé sur commande et se poursuit avec une proie grillée, plume ou secrète, ou avec un simple steak grillé au goût de chêne.
A côté du cochon, agneau mérinos occupe une place de choix. Le ragoûtmijoté lentement dans des pots en terre cuite, est l’un des plats phares, tout comme le cochon de lait fritcroustillant à l’extérieur et fondant à l’intérieur. En hiver, les tables se remplissent de soupes dorées, de miettes de tostas et de ragoûts qui réchauffent le corps ; En été, salmorejo, ajoblanco, salades de produits du jardin ou gaspachos légers apportent un contrepoint frais. Les desserts suivent la tradition : chiensbeignets, fleurs frites ou crème anglaise au lactosérum qui rappellent l’origine pastorale de la région.
Pour donner des noms et des prénoms à toutes ces saveurs Il convient de noter certaines directions. À Villanueva de Córdoba, La Puerta Falsa occupe une ancienne maison traditionnelle dotée d’un patio et d’une ancienne écurie, aujourd’hui transformée en une salle à manger chaleureuse où défilent des salades de surlonge ibérique marinée, des viandes grillées servies sur une tuile brûlante ou des portions de jambon qui justifient à elles seules le voyage. À Hinojosa del Duque, l’Hostal Restaurante El Cazador (hostalrestauranteelcazador.es) propose des spécialités telles que le cochon de lait frit ou l’ajoblanco, tandis qu’à Pozoblanco, le restaurant Quercus actualise la cuisine du pâturage sans renoncer au produit : salmorejos garnis de copeaux ibériques, aubergines frites au miel de canne ou cochon de lait frit qui arrive croustillant à table.
UNE FENÊTRE SUR LES ÉTOILES
Lorsque le soleil se cache derrière l’horizon, Los Pedroches révèle un autre de ses grands trésors : le ciel nocturne. Depuis 2016, La région est reconnue comme Réserve de lumière des étoilesun label international qui certifie l’excellente qualité de son firmament et l’engagement en faveur de la protection contre la pollution lumineuse. Ici, il est encore possible de contempler la Voie lactée à l’œil nu, de distinguer clairement les constellations et les planètes et de ressentir ce mélange de petitesse et d’étonnement que seul un ciel véritablement sombre éveille.
Pour faciliter l’expérience Des points de vue astronomiques ont été activés dans différentes parties des 17 communes, beaucoup d’entre eux se trouvent à côté d’ermitages, d’anciens sentiers ou d’aires de loisirs. Certains hébergements ruraux organisent des séances guidées avec des télescopes ; D’autres proposent simplement de s’allonger sur une couverture au milieu du pâturage et de laisser ses yeux s’habituer à l’obscurité. Les nuits d’été, lorsque l’air sent l’herbe sèche et le thym, compter les étoiles filantes devient un plan aussi irrésistible que n’importe quel dîner sur une nappe blanche.
C’est peut-être la meilleure façon de dire au revoir à Los Pedroches : avec l’écho du pâturage encore dans les oreilles, le souvenir du jambon de gland dans le palais et sur la tête. une Voie Lactée si claire qu’elle semble à portée de main. Un lieu où le luxe ne se mesure pas aux étoiles des hôtels, mais à celles qui transforment chaque nuit cette région de Cordoue en une fenêtre discrète sur l’univers.
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